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Voilà … c'est bon ? T'as les tenailles ?
Donc, avec tes tenailles tu saisis délicatement le petit bout de ferraille qui dépasse et qui, de tous temps, a été prévu pour accueillir la clé destinée à ouvrir la dite boite mais bon, toi, la clé, tu l'as pas, donc faut faire avec, ou plutôt, faut faire sans … Remarques que, de nos jours y a des boites qui s'ouvrent en tirant simplement sur une languette ad'hoc
(Ad'hoc, c'est pas la languette du capitaine, ça veut dire que c'est étudié pour … c'est du latin … de cuisine en l'occurrence.) Remarque que des fois, en tirant sur la languette y a que la languette qui vient, et comme t'as pas de clé vu que t'achètes que des boites à languette, tu te trouves devant le problème précédent, à savoir : comment ouvrir cette putain de boite à la con sans l'ustensile approprié.
Alors donc, toi, avec tes tenailles, tu tires sur la languette ( pas l'ad'hoc qui sur cette boite là n'existe pas, mais sur l'autre, celle qui dépasse. )
MERDE ! V'la que cette saloperie de languette, après avoir résisté longuement, ne résiste plus du tout et se casse, carrément et définitivement, c'est pas solide ces putains de languettes, surtout que tes tenailles elles sont vachement coupantes et que c'est pas vraiment leur métier d'ouvrir les boites de conserves
HEUREUSEMENT tu as ton fidèle Opinel spécial marine, avec la lame inox et le manche en ébène ( Ils vont pas bien de fabriquer des couteaux spécial marine en inox et ébène ? L'ébène ça flotte à peu près aussi bien que l'inox … )
Donc tu présentes la pointe de ton indispensable et polyvalent outil contre le bord de la boite et, d'un coup aussi sec que précis, tu enfonces la pointe du couteau dans le métal …. Enfin, c'est ce qui était prévu, car cette foutue pointe pénètre, non pas comme tu l'avais naïvement et optimistement espéré, l'acier imperturbable de la boite de sardines, mais le gras de ton pouce gauche ( le droit, si tu es gaucher ), et te voilà parti à la recherche de l'Urgo-Tricostéril_pansement multi usage auto adhésif de secours qui se trouve, tu en es intimement convaincu, dans la boite premiers soins, soigneusement rangée dans l'équipet premiers soins… Enfin, elle y était encore hier…
Bref, tu finis par dénicher le sopalin et, après t'être débarrassé des douze premiers tours, un peu humides, tu te confectionnes un splendide pansement qui prouve, s'il en était besoin, qu'avec un peu d'imagination et d'invention, on peut toujours trouver un machin qu'on a pour remplacer avantageusement un truc qu'on n'a pas.
Et alors, serrant ton sopalin sanglant d'une main, tu te saisis de l'autre de la récalcitrante boite et tu persistes ( il te reste une main ? Ah bon ) A la fin des fins la pointe de ton couteau dont tu étais si fier est quelque peu écorniflée mais tu vas la raffûter un de ces quatre … et cette maudite boite finit par s'entrebâiller.
FAIS GAFFE FOUS PAS DU SANS PARTOUT DEDANS, la sardine c'est pas du canard.
Moi, je mets pas du sang, je mets un petit filet de vinaigre et je déguste avec du beurre demi-sel, mais moi, du beurre, j'en mets partout.
Et voilà.
Alors, inutile ma recette ?
Moralité
La sardine à l'huile, c'est bien difficile …
Mais c'est bien plus beau que la sardine à l'eau.
Bon, avec tout ce sang tout rouge partout, on va peut-être prendre un coup de blanc avec la sardine.
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