Club Mousquetaire

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La saga d'Eric : histoire d'une restauration:

Numéro 2 : la foi dans la durée
Je me suis entendu dire, un jour que je triais des fiches d'inscription par milliers, que ce travail ressemblait au nettoyage de la Grande Muraille de Chine avec une brosse à dents.
C'est le genre d'idée qui vous revient en tête quand vous devez enlever tout le bois pourri d'un bateau et que vous arrivez dans la zone abîmée, justement...
Quand on a brossé le mur, côté extérieur (envahisseurs), il y a aussi le côté intérieur à faire.
Et quand j'ai enlevé tout le plancher du cockpit et découvert qu'il avait déjà été changé, je n'ai pas eu de pensée très amicale pour le sagouin qui avait utilisé pour cela du CP très
ordinaire et à peu près aussi étanche que de la gaufrette de cantine.
Il va falloir donc tout changer et aller raboter les supports traversersiers jusque sous le coqueron: baladeuse accrochée à l'oreille droite, coude plié à l'envers, genoux en appuis sur
les angles vifs des traverses plus à l'avant, yeux exorbités pour tenter de voir le fond malgré l'angle de vision très faible, tout en rabotant jusqu'au dernier millimètre l'affreux CP qui
laissera place au Makouré. Patience mon bateau, patience, un jour prochain, on y sera, au mouillage, dans l'eau transparente de Hoedic !
Ce que je ne comprends pas très bien non plus c'est la motivation d'un précédent propriétaire qui, au lieu de remplacer proprement le bois des passavants, abîmé, au pied de chaque chandelier, a préféré boulonner, par-dessus, une plaque de 20 x 30 cm d'un plastique dur, blanc, horrible, inefficace, hérétique, scandaleux. D'autres restaurent des monuments historiques souillés par des vandales...
Les boulons sont rouillés et ce n'est que temps perdu à jurer contre ce triste travail, les mains graisseuses de WD 40, couché, les bras en l'air dans des recoins inaccessibles par en-dessous, pour débloquer et enlever ces horreurs.
Ayant enlevé le plancher du cockpit, j'ai, ceci dit, pu constater le bon état du puits de dérive.
La dérive est bloquée à l'intérieur, mais je me suis laissé dire par "un qui l'a fait des dizaines de fois à Concarneau",
qu'en tapant sur le haut de la dérive avec une masse et une barre de fer après avoir sacrifié une scie égoïne pour enlever la rouille en partie basse entre les cloisons du puits et la tôle...ça
devait descendre !
Bon, on se réserve ce petit plaisir pour la fin, si vous voulez bien.
A part ça, travailler une journée par semaine, régulièrement, permet de travailler en gardant les idées claires, d'arriver avec des objectifs précis pour la journée, et de porter un œil neuf, chaque semaine, sur la qualité du travail fait la semaine précédente. On a le recul nécessaire pour éventuellement voir des défauts qui n'apparaissaient pas après deux heures sur le même trait de ciseau, la même découpe...ou pour être satisfait de son travail de bénédictin.
A bientôt !
Eric.

Numéro 3 : la foi dans la déclinaison du soleil
Ou
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